Les Erreurs Fréquentes à Éviter Lors de la Construction des Fondations d’une Maison au Maroc
- Z.A.S Architecture
- 9 sept.
- 3 min de lecture

Construire des fondations solides est l’une des étapes les plus cruciales pour garantir la durabilité, la sécurité et la stabilité d’une maison. Voici les erreurs les plus courantes observées sur les chantiers marocains — et comment les éviter efficacement.
1. Ne pas creuser assez profondément pour atteindre le Bon Sol
Creuser uniquement la surface sans atteindre le Bon Sol (terre solide, parfois appelée "terre caillouteuse" ou "terre de tortue") est une erreur majeure. Poser les semelles sur un sol meuble expose le bâtiment à des affaissements, fissures ou effondrements partiels ou totaux. Dans ce genre de cas, il est indispensable de consulter un bureau d’études géotechniques pour ajuster la profondeur des fondations et garantir une base robuste, capable de porter tout le poids de la structure.
2. Négliger l’isolation contre l’humidité
Certaines parcelles au Maroc présentent des eaux souterraines proches, ou bien la terre y est historiquement saturée d’eau (zones anciennement traversées par des oueds ou rivières). Sans une barrière étanche – que ce soit du film plastique de bonne qualité ou un revêtement au bitume (goudron) – l’humidité peut remonter dans les murs. Cela entraînera des problèmes comme des infiltrations, des moisissures ou des détériorations prématurées.
3. Ne pas centrer les poteaux sur les semelles
Un poteau décalé par rapport à sa semelle est une erreur courante sur les chantiers. Lorsque le poteau n’est pas centré, les charges ne s’appuient pas correctement, ce qui compromet l’équilibre structurel. Le poids doit toujours être centré pour éviter la création de moments de torsion ou des efforts asymétriques pouvant provoquer des fissurations prématurées.
4. Omission du « cal béton »
Le cal béton est une fine épaisseur de béton (ou mortier) déposée au fond de l’excavation avant de mettre la semelle. Elle a deux rôles : protéger le fer à béton de la corrosion en le séparant de la terre et assurer une surface plane et propre pour poser les armatures. Sans cette couche, la longévité de la fondation peut être compromise.
5. Semelles trop minces
Une semelle d’une épaisseur de seulement 12 à 15 cm est insuffisante. Au Maroc comme ailleurs, il est recommandé de respecter une épaisseur minimale de 30 à 40 cm. Une semelle trop faiblement dimensionnée ne résiste pas aux charges, surtout dans les sols instables ou lors de sollicitations répétées.
6. Semelles à des niveaux différents
Dans certaines situations, les semelles peuvent être à des niveaux différents, notamment sur des terrains en pente ou lorsque le sol dur se trouve à des profondeurs variables. Cette technique, appelée fondations étagées, est tout à fait normale et sécurisée, à condition qu’elle soit conçue par un bureau d’études. Les points clés à respecter sont :
chaque semelle doit reposer sur un sol stable,
la répartition des charges doit être équilibrée et calculée pour éviter tout affaissement,
les poteaux et chaînages doivent être dimensionnés pour compenser les différences de niveau.
7. Mauvaise construction des murs de soubassement
Construire les murs de fondation uniquement avec des pierres assemblées sans mortier (ou avec de simples joins en terre) fragilise gravement l’ouvrage. Ces murs doivent être bâtis avec du béton ou du mortier afin d’assurer étanchéité, cohésion et stabilité, surtout si le mur soutient une structure importante comme une maison.
8. Sous-estimer les caractéristiques du sol
Une étude géotechnique est indispensable. De nombreux sols au Maroc (argiles expansive, marnes, vases) causent des tassements, expansions ou glissements. Par exemple, les argiles gonflantes entraînent des mouvements saisonniers du terrain, ce qui peut fissurer les fondations. L’absence d’étude expose aux risques de mouvements de terrain injustifiés.
En résumé
Creuser suffisamment pour atteindre une couche solide.
Mettre une étanchéité adaptée contre l’humidité.
Respecter le centrage des poteaux sur les semelles.
Poser un cal béton pour protéger le fer.
Adopter des semelles suffisamment épaisses (≥ 30 cm).
Bâtir les murs de soubassement avec mortier ou béton.
Réaliser une étude de sol approfondie pour identifier la nature du terrain et les risques associés.
Pourquoi ces précautions sont cruciales ?
Au Maroc, comme dans bien d’autres régions, les chantiers font face à des conditions géotechniques spécifiques — sols argileux, zones inondables, nappes phréatiques élevées, variation thermique. Chaque phase de construction, en particulier les fondations, nécessite une approche technique rigoureuse, adaptée au contexte local et soutenue par des diagnostics fiables.
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